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Azeroles et azeroliers

 

 

Ma petite enfance a été marquée par la présence d'un arbre très particulier, au milieu de nos vignes qui entre Boutenac et Ferrals les Corbières, descendent ver le terrain d'aviation de Lézignan.

         Cet arbre n'est plus là de nos jours et il me manque.

         C'était un très vieil azerolier. Ma mère, à l'automne, récoltait les azeroles et nous faisait une délicieuse gelée qui enchantait et nos goûters nos petits déjeuners. Plus tard, j'ai appris que azerolierétait bien le nom français et non, comme je le croyais un nom local. Le nom latin est Crataegus Azarolus. C'est une espèce arborescente de l'épine blanche, l'aubépine commune. Le bois en est très dur, l'écorce tourmentée, un peu comme celle de l'acacia, et les feuilles découpées.

Les baies, rouge orangé, sont du volume d'un gros pois. À l'intérieur du fruit, un double noyau hémisphérique laisse peu de place à la pulpe qui l'entoure: il faut beaucoup d'azeroles pour faire un pot de gelée. Si vous voulez avoir un avant-goût du produit, croquer l'azerole crue vous renseignera par sa saveur, plus ou moins acidulée selon les arbres.

         Longtemps j'ai cru que l'azerolier était un arbre méditerranéen, jusqu'au jour où, me promenant dans les jardins de Kensington à londrès, précisément tout près de la statue de Peter Pan et de cette grande mare putride  qu'est la Serpentine, j'y ai vu quantité d'azeroliers, à la disposition des merles et des écureuils ou, qui sait, des enfants perdus de l'île.

         Depuis, j'ai ouvert l'œil et j'en ai vu quantité d'autres un peu partout en France, y compris dans ma terre d'exil champenoise. Mais dernièrement,

c'est à Gruissan, au pied de la tour Barberousse dont ils couronnent le soubassement, que j'en ai trouvé plusieurs Les azeroles étaient belles dans la lumière dorée de ce mois d'août  2006 et j'en aurais bien rempli un sac si je l'avais eu avec moi. À défaut, les miens m'ont acheté au marché de l'église à la Nouvelle, à un paysan des Cabanes de la palme, un joli pot de gelée d'azeroles.

         Tout le monde n'est pas Proust, mais chacun peut avoir sa madeleine… 

 

 

 

 

 

                                                                                         Henri B. Laboucarié 

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José Pigeolet Pigeolet José - dans Métopes

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  • : Peindre avec les mots ou écrire avec la couleur; la peinture et l'écriture créent des atmosphères qui jettent sur le monde qui nous entoure un regard révélateur de ce que nous sommes et ce vers quoi nous allons. Peindre ou écrire sont des actions qui commencent par la même angoisse du blanc sur la toile ou la page. Expulser les images que l'on a en soi, dans la joie ou la douleur, mais toujours dans le doute. Les jeter sur un support aide à mieux comprendre ce que l'on est par la vérité qui se révèle dans le regard des autres dans leur contact avec les œuvres. C'est l'ouverture de la route sur la quête de son identité. Réflexions colorées ou écrites, vous en trouverez quelques-unes sur mon Blog. À vous de les interpréter et peut-être de rejoindre une part de vous-même dans ce lieu "imaginaire".
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